2 • Il y a ici un groupe de hérons qui niche dans les roches, non loin du coucher de soleil polaire. Le travail de cette image est fait cette fois-ci à partir d'une photo prise deux heures après le coucher du soleil, laissant encore du rouge à l'horizon et donnant à voir l'archipel de Fleinvaer situé juste au dessus du cercle polaire. Un endroit incroyable et isolé au large de la Norvège où la lumière est sublime. Un vaste terrain de jeu artistique sans route, ni voiture et peu de voisin.e.s!

3 • Cette glace qui remplit l'espace de nos empreintes au fil des jours et des aurores. Rémi et moi avons marché souvent vers cette Varde, garante de la bonne navigation des bateaux dans l'archipel. Ce soir-là c'était comme si, de cette structure de pierres sombres, fumaient des aurores qui ne s'arrêtent pas depuis que nous sommes arrivés.

4 • Même photo que la précédente, mais autre ambiance, plus solitaire, plus introspective sur les notions d'attente, de solitude mêlée entre nature et nature ... En voyant cette image, un des habitants d'ici nous a aussi parlé de leur tradition du sauna que nous avons pu tester pendant notre temps sur place ... et de la fumée qui s’échappe de nos corps avant d'aller plonger dans l'eau .. Nous sommes sur une île où les quatre seuls habitants se croisent toujours sur le même pont.. Il nous faudra traiter de ce pont un jour ! Avec cette routine de balade qui semble sereine et très intérieure.

5 • Ici la nuit, hiver polaire qui s'imprègne de nos énergies pour les redistribuer en petites lumières et éclairer nos balades nocturnes, en filés d'étoiles qui rejoignent, tels des vagues, les dynamiques des vallons... Les quelques maisons avec les fenêtres éclairées sont alors de petits phares dans le paysages pour mieux se repérer et jauger les distances de nuit. Tout comme les bateaux sur l'eau, nous nous déplaçons parfois à la lumière de ces balisages terrestres. Le rapport à la nuit et à la lumière est bien différent sous ces latitudes nordiques.

6 • Nous avons gagné une heure de jour depuis notre arrivée ici ... Une envie alors de mélanger les ciels... Quant l'hiver rencontre l'été sur une même image .. Les bancs d'observation se transforment en plongeoirs ... Alors l'île devient une énorme vague aux couleurs et dynamiques multiples

7 • On nous avait prévenu que ces îles était comme des bateaux sur l'eau. Elles nous montrent tellement de peaux différentes. Les mues se font et se défont quotidiennement en fonction des conditions météorologiques: parfois peaux de glace, peaux de neige, peaux de vent, peaux de flaques... pas certain que ce qui se passe sous nos pieds ne soit que de la pierre et de la terre. Mais finalement n'étions nous pas sur autre chose de plus vivant? Les poissons et la pêche ont une grande importance ici.. Ils font partie de l'histoire de vie des habitants, de l'économie locale, des mythes qu'on raconte aux enfants. Nous avons essayé de nous souvenir des noms des poissons en norvégien... 😂 Grand Raté !

8 • Rémi et moi avons quitté l'île sur un bateau qui a bien voulu nous ramener à terre ... Vu les conditions ce n'était pas gagné ! Nous nous sommes bien rendus compte à quel point nous en étions très dépendants pour pouvoir partir ... Combien d'histoires d'hommes et de bateaux existe-t-il près des îles ?? Sur cette photo-dessin partagée aujourd'hui, il est question de la Stven, sculpture en métal réalisée par Are, un artiste de l'île, figurant la proue d'un très ancien bateau qui a été repêché dans les eaux de l'archipel.. Cette Stven est placée sur la colline la plus haute haut de l'île. En allant chez Are, nous sommes tombés sur la maquette du fameux bateau qui avait coulé bien des années plus tôt. Le voici rattaché à sa proue de métal, naviguant sous les aurores...

9 • Cette image, faite le dernier de notre résidence, mêle à peu près tous nos sentiments vécus. Agitation avant le départ, tant dans la réalité du jour que dans nos sens. 
Ce dernier jour était un jour de tempête. Imprégnés par les ciels que nous avons pu observer, par le froid éprouvé lors de nos escapades souvent nocturnes, par la terre que nous avons pu fouler, par les chemins à inventer pour les emprunter, par cette mer qui devenait au fur et à mesure un personnage central, par le vent glacé qui se faisait son fidèle compagnon.